Amiral, je veux tout d'abord vous remercier pour cet échange et pour votre tonus, qui nous donne tous envie de nous engager dans la marine… (Sourires.) Je vous sais gré également de votre clin d'oeil historique et de votre hommage à l'amiral Louzeau ; ils sont d'autant plus appréciables que, lors de l'examen d'un projet de budget 2020, on ne parle souvent que de chiffres.
Alors que le centre de gravité du monde se déplace depuis l'Occident vers l'Asie, la France, grâce à sa marine, devra jouer un rôle de plus en plus majeur dans la zone indo-pacifique. Vous avez évoqué, tout à l'heure, l'adaptation du projet de nouveau porte-avions au SCAF (Système de combat aérien du futur). Le prochain groupe aéronaval aura vocation à rappeler la présence de la France dans cette zone.
Or, il y a quelques jours, la République populaire de Chine, a présenté, lors de son 70e anniversaire, de nouveaux modèles de missiles hypersoniques – notamment le DF-100, qui vient compléter le DF-21 – qui, selon les spécialistes, pourraient couler à eux seuls des porte-avions entiers. Quinze à vingt ans séparent théoriquement la commande de la mise en service du nouveau porte-avions, dont les contours budgétaires seront dessinés lors de l'actualisation de la LPM en 2021. Comment la marine nationale, en association avec la DGA et tous les systémiers, incorpore-t-elle l'évolution de plus en plus rapide des menaces qui pèsent sur elle dans l'expression de ses besoins et son processus d'innovation ?