L'extension de l'obligation vaccinale à onze vaccins pourrait être applaudie si de véritables études indépendantes en prouvaient l'utilité. Or, le 27 juin dernier, le conseil scientifique du Collège national des généralistes enseignants déclarait qu'« il n'y a aucun élément scientifique pour attester que cette mesure aboutisse à une meilleure protection ». Par ailleurs, je me souviens très bien des propos que vous avez tenus lors de la séance des questions au Gouvernement du 26 juillet dernier, madame la ministre : vous aviez qualifié de « désinformation » les avertissements de nombreux médecins selon lesquels une multivaccination systématique est dangereuse.
Que vous le vouliez ou non, ces inquiétudes existent. Peut-être convient-il qu'un gouvernement responsable, au lieu d'accuser les récalcitrants d'être des inconditionnels de la théorie du complot, les informe et prouve les bienfaits d'un si grand nombre de vaccins sur les enfants.
À titre personnel, je le répète encore, j'estime que les vaccins constituent un immense progrès pour la santé des Français. Mais quelle regrettable méthode que celle consistant à contraindre de la sorte les parents, dans un climat de suspicion désastreux ! Les Français sont en droit d'exiger des informations précises et claires sur les conséquences de la vaccination. Ils n'ont pas à être soumis à des décisions précipitées, prises au risque d'introduire le soupçon et de nourrir une fois de plus la suspicion dont les responsables politiques font l'objet.
Vous tombez malheureusement dans un travers récurrent dans cet hémicycle, madame la ministre : si l'on n'est pas d'accord avec vous, c'est qu'on est contre vous et, bien sûr, que l'on est dans le faux ! Le débat sur la vaccination mérite mieux que cela.