Par cet amendement, je voudrais faire retentir les sirènes sur la question de la prévision des risques. Lorsqu'on diminue les effectifs et les moyens de l'État sans se soucier des conséquences, on est rattrapé par la réalité. À force de « dégraisser le mammouth », selon le mot malheureux d'un ancien ministre de l'éducation nationale, on finit par obérer nos capacités d'intervention. En matière de prévision des risques, ce n'est plus envisageable. On ne peut pas accepter, comme l'explique le directeur général de la prévision des risques, que l'on pratique deux fois moins de contrôles qu'il y a quinze ans, alors même que, du fait de l'enjeu environnemental, la question des risques est de plus en plus importante en France.
Je sais que cette direction s'efforce de s'adapter, en contrôlant un peu moins les sites moins dangereux que les sites Seveso, et plus du tout les stations-service. Mais cela ne peut durer qu'un temps, jusqu'à ce que surviennent des accidents, du type de celui de Lubrizol. Du fait du vieillissement de l'appareil industriel français et des risques climatiques, qui ont, à un moment donné, des incidences sur les risques industriels, la fréquence de ces accidents ne peut qu'augmenter. Aussi demandons-nous, par cet amendement, la création de 200 ETPT, ce qui correspond aux effectifs que le directeur général adjoint de la prévision des risques nous a dit nécessaires pour assurer les missions minimales dans les années à venir, pour un coût estimatif de 50 000 euros par ETPT.