Intervention de Gabriel Attal

Séance en hémicycle du vendredi 8 novembre 2019 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2020 — Sport jeunesse et vie associative

Gabriel Attal, secrétaire d'état auprès du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse :

Le Gouvernement nourrit une ambition pour la jeunesse : donner à chacune et chacun la maîtrise de son destin – pour eux, bien sûr, mais aussi parce que nous oeuvrons, à travers eux, à la construction de notre destin national. Notre responsabilité est de répondre aux besoins présents des jeunes, tout en leur ouvrant le champ des possibles, et en les aidant à inventer leur avenir avec confiance et optimisme.

Pour ce faire, nous suivons une ligne directrice, celle de la société de la confiance, de l'engagement et de l'entraide, que le Président de la République appelle de ses voeux, et qu'il a réaffirmée à l'issue du grand débat national.

La politique du Gouvernement pour la jeunesse est animée par cet esprit. Tel est notamment le sens d'un dispositif dont nous allons débattre à l'occasion de l'examen du présent budget, le nouveau service national universel, mais aussi du service civique et plus généralement de toutes les politiques publiques dans ces domaines.

Dans cette société, les associations occupent une place essentielle. Une telle politique pour la jeunesse et la vie associative nécessite, par nature, une mobilisation interministérielle. Les politiques en faveur de la jeunesse représentent, dans leur ensemble, un investissement de 95 milliards d'euros.

L'effort de l'État en faveur des associations, hors dépenses fiscales, s'élève à plus de 7 milliards d'euros, ce qui répond à certaines interventions selon lesquelles le budget de la vie associative se limiterait aux 25 millions d'euros du FDVA. Non, trois fois non, dix fois non ! Dans notre budget, ce sont 7 milliards d'euros qui sont consacrés à la vie associative et aux associations dans notre pays.

Cette politique s'appuie également sur des partenariats forts. Sa construction s'appuie sur un dialogue soutenu avec les collectivités territoriales, d'une part, et avec les associations ainsi que les fondations, d'autre part.

Le programme 163 « Jeunesse et vie associative » ne reflète donc qu'une fraction de l'effort de la nation dans ces domaines, tout en permettant à l'État de jouer un rôle essentiel d'impulsion, d'innovation, de professionnalisation, de coordination interministérielle, d'expertise et de régulation.

Dans ce programme, quatre ensembles de mesures pour la jeunesse méritent d'être mis en avant.

Le premier porte sur l'accès à l'information, qui est une condition sine qua non de l'autonomie des jeunes. Nous devons notamment penser aux milliers de jeunes précaires, pour lesquels des solutions existent, mais qui n'en bénéficient pas, faute de savoir qu'elles existent. La boussole des jeunes est un nouveau dispositif qui leur apportera des réponses ; nous allons accélérer son déploiement.

Le deuxième ensemble de mesures vise à renforcer la mobilité internationale, levier important de l'intégration sociale et professionnelle, ainsi que de l'émancipation des jeunes. Sur ce point également, nous devons faire un effort de communication, pour renforcer la lisibilité et l'accessibilité des offres existantes, qui sont de plus en plus soutenues à l'échelle européenne.

Le troisième ensemble de mesures vise au développement des accueils collectifs de mineurs et des accueils de loisirs, qui permettent d'encourager l'ouverture culturelle et sportive tout en favorisant l'inclusion sociale. Une somme de 108 millions sera investie pour soutenir les collectivités territoriales dans la mise en place du plan mercredi, ce qui répond à certaines interventions à ce sujet : le budget consacré à celui-ci ne diminue pas, celui consacré aux colonies de vacances pas davantage.

Enfin, il m'est impossible de parler de la jeunesse sans évoquer le service civique et le service national universel. Le service civique est une formidable école de la vie, qui attire chaque année plus de jeunes. Pour répondre à leurs attentes, nous continuerons à en augmenter le budget, en vue d'atteindre 150 000 participants au service civique en 2020, grâce à un budget de 508 millions d'euros.

Véritable projet de société, le service national universel permet aux jeunes, filles et garçons, âgés d'environ seize ans, de vivre les valeurs de la République, dans une expérience de brassage social et territorial. À n'en pas douter, il deviendra un rite de passage important dans la vie des jeunes – il l'est déjà pour ceux qui ont eu la chance de participer à sa préfiguration cette année – vers leur accès à la citoyenneté et à l'autonomie.

Sa préfiguration a commencé cette année. Elle bénéficiera en 2020 d'une première montée en puissance, avec au moins 20 000, voire 30 000 jeunes attendus. Une ligne budgétaire de 30 millions d'euros lui est dédiée.

Le second enjeu du programme 163 est la vie associative. Les associations occupent une place essentielle dans la vie collective de la nation et le fonctionnement de notre modèle social. Elles sont au coeur du projet présidentiel d'une société de la confiance, de l'engagement et de l'entraide. Elles sont également, à mes yeux, de belles écoles de la démocratie et de la citoyenneté. Elles doivent pouvoir bénéficier du soutien de l'État comme de celui des acteurs privés.

Je rappelle, pour répondre à certaines observations formulées tout à l'heure, qu'opposer la philanthropie et le soutien privé au soutien de l'État n'a pas de sens, car derrière tout soutien privé, tout acte de mécénat et de philanthropie, tout don – ceux des particuliers inclus – , se trouve un engagement public, sous la forme d'une défiscalisation, donc d'une dépense fiscale à l'issue.

C'est pourquoi nous donnons un nouvel élan à cette politique publique. En renouvelant notre dialogue avec les associations et en nous attaquant aux racines de leurs problèmes, nous voulons créer les conditions d'un appui structurel et d'un accompagnement renforcé, notamment en matière d'emploi et de financement, en visant cinq objectifs : pérenniser l'emploi dans les associations, y reconnaître et y valoriser le bénévolat, simplifier leurs démarches administratives, les accompagner dans les territoires et leur permettre de lever des fonds.

Avenir de notre jeunesse, vie associative : je sais votre attachement à ces deux sujets, si importants pour la cohésion nationale, mesdames, messieurs les députés. Je vous remercie pour votre attention et me réjouis, par avance, du dialogue riche et fructueux qui est sur le point de s'ouvrir.

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