Cette offensive est totalement injustifiée. La viticulture corse a failli disparaître à plusieurs reprises : d'abord, lorsque le monde rural corse s'est effondré de manière dramatique et que la Corse a perdu la moitié de sa population ; ensuite, lorsque des abus ont été commis en matière de chaptalisation après la guerre d'Algérie. Depuis, des efforts considérables ont été consentis pour améliorer la qualité de ces produits. Des centaines de personnes y travaillent très dur et nous écoutent avec inquiétude en se demandant à quelle sauce elles vont être mangées.
Les allégements en question correspondent à de nombreux surcoûts. Ainsi, il n'existe pas, en Corse, de sites de production de bouteilles, ni de grands entrepôts, ni de marché de l'occasion. Les intrants y coûtent beaucoup plus cher. Bref, les entreprises corses ne sont pas sur un pied d'égalité avec leurs concurrentes sur le continent. Je transmettrai aux auteurs de l'amendement le rapport de Goodwill Management, qui estime que le surcoût lié à l'insularité représente 9 % du chiffre d'affaires. Toutes les entreprises corses sont concernées. Plutôt que de les pénaliser, il faut les aider à affronter la concurrence. Or, si la fiscalité est un moyen d'assurer le bien commun, elle est aussi un moyen de procéder à un rééquilibrage sur le plan social et sur le plan économique.