Intervention de Danièle Obono

Séance en hémicycle du mardi 12 novembre 2019 à 15h00
Questions au gouvernement — Immolation d'un étudiant à lyon

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanièle Obono :

Il y a les chiffres : plus 400 000 pauvres en 2018 selon l'INSEE, en lien avec les mesures fiscales prises par votre Gouvernement. Il y a les faits : le Secours catholique alerte sur la précarité croissante des femmes, salariés, retraités, jeunes. Il suffit désormais de bien peu pour perdre pied. De petits incidents comme une perte de revenus, une facture plus élevée que prévu, des droits versés avec un peu de retard, peuvent vous faire basculer.

Il y a les basculements et en particulier celui de cet étudiant, un môme de vingt-deux ans, qui s'est immolé par le feu vendredi dernier, devant le centre régional des oeuvres universitaires et scolaires – CROUS – de Lyon, et qui est actuellement entre la vie et la mort.

Il y a ses mots, implacables, qui accusent et obligent : « Aujourd'hui, je vais commettre l'irréparable », écrit-il. « Si je vise le bâtiment du CROUS à Lyon, ce n'est pas par hasard, je vise un lieu politique, le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche et, par extension, le Gouvernement. Cette année [… ] je n'avais pas de bourse, et même quand j'en avais, 450 euros mois, est-ce suffisant pour vivre ? Doit-on continuer à survivre comme nous le faisons aujourd'hui ? Et après ces études, combien de temps devrons-nous travailler, cotiser pour une retraite décente ? Pourrons-nous cotiser avec un chômage de masse ? »

Monsieur le Premier ministre, la précarité tue. Elle est une composante et une conséquence de vos politiques antisociales. À partir de combien de morts et de mortes y mettrez-vous un terme ?

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