Monsieur le ministre de l'Europe et des affaires étrangères, avez-vous vu les images qui nous viennent de Bolivie ces derniers jours ? Avez-vous vu la maire de Vinto, Patricia Arce, kidnappée, le crâne rasé, traînée sur 5 kilomètres couverte de peinture rouge ? Avez-vous vu la police tirer à balles réelles sur les partisans du président ? Avez-vous vu le directeur de la radio du syndicat des travailleurs paysans ligoté à un arbre ? Avez-vous vu le dirigeant d'extrême droite Camacho, cet évangéliste fondamentaliste, prier sur le drapeau de l'État plurinational de Bolivie pendant que les symboles indigènes étaient brûlés ?
L'intégrité physique de plusieurs élus, poussés à la démission par l'armée, est en jeu. La vie de milliers de militants et des populations autochtones dans le pays est menacée par une opposition fasciste et une oligarchie nostalgique des privilèges perdus depuis l'arrivée au pouvoir du premier président amérindien de Bolivie.