La décision est difficile à accepter pour les élus locaux et les entreprises, qui se sont mobilisés des années durant en faveur d'un projet structurant pour leur territoire. Elle l'est tout autant pour les habitants de Gonesse, Goussainville et Villiers-le-Bel, car EuropaCity offrait des perspectives, notamment d'emploi, sur un territoire où le chômage culmine à 20 % et le taux de pauvreté à 25 %.
L'abandon est motivé par l'enjeu, certes incontournable, de la transition écologique. Les atteintes au paysage et l'artificialisation des espaces naturels ne sont plus tolérées, et tant mieux. Le triangle de Gonesse constitue toutefois un cas d'école, tant l'équation qu'il pose est difficile à résoudre : créer rapidement et efficacement des perspectives économiques dans un souci de cohésion des territoires, tout en respectant l'environnement.
Nous devons proposer une solution alternative pour répondre à la fois, et avec la même urgence, à la promesse écologique et à la promesse républicaine d'égalité des chances. Voilà notre combat.
L'aménagement du triangle de Gonesse n'est pas remis en question, ce qui suppose un préalable indispensable : le maintien de la ligne 17. Madame la ministre de la transition économique et solidaire, pouvez-vous nous garantir que la seule et unique gare du Val-d'Oise, sur les soixante-huit que comptera le Grand Paris express, verra bien le jour dans le triangle de Gonesse ? Au-delà, si la politique des grands projets vit ses derniers instants, quelle solution pouvons-nous apporter à des territoires comme l'est du Val-d'Oise pour les rendre attractifs, créateurs d'activité économique et d'emplois ? Nous échouerons si les territoires fragiles se désolidarisent de la cause écologique au motif que leurs intérêts lui sont sacrifiés. Entendons ces territoires.