… et vous n'êtes pas à quelques contradictions près. Permettez-moi de les exposer.
Si les crédits des programmes « Patrimoines » et « Création » augmentent, vous amputez sérieusement ceux du programme « Transmission des savoirs et démocratisation de la culture » avec une baisse de 5,6 %. Le programme « Patrimoine » comprend par exemple une ligne de 2 millions d'euros pour sécuriser les quatre-vingt-sept cathédrales dont l'État est propriétaire. C'est un pas dans la bonne direction, mais reconnaissez qu'au regard des annonces faites et de l'immensité de la tâche révélée après le terrible incendie de Notre-Dame de Paris, c'est très maigre. Il s'agit donc là avant tout d'un affichage politique.
C'est d'ailleurs tout le problème de ce projet de budget, riche en paradoxes, comme je vais l'illustrer à travers plusieurs exemples, comme l'a déjà fait Gilles Carrez, de manière très pointue, sur le plan financier.
Le premier paradoxe figure dans le programme « Patrimoines ». D'un côté, vous affirmez qu'il constitue une priorité mais, de l'autre, vous vous apprêtez à amputer la politique en faveur du mécénat d'entreprise, alors même que la mission commandée par le Premier ministre sur la philanthropie n'a pas encore rendu ses conclusions – je rejoins ici les propos de ma collègue Valérie Bazin-Malgras, rapporteure pour avis.
Je vous parlais à l'instant de Notre-Dame de Paris. Après l'incendie, c'est aussi grâce au mécénat d'entreprise que nous avons pu collecter jusqu'à 1 milliard d'euros de promesses de dons. En durcissant la fiscalité du mécénat à travers la baisse de l'exonération fiscale que vous prévoyez de faire passer de 60 à 40 % pour les dons dépassant 2 millions d'euros, vous prenez le risque de voir se tarir les ressources propres de nos musées et monuments historiques. Vous envoyez donc un message négatif aux entreprises alors que les besoins de notre patrimoine culturel ne cessent de croître.
Excusez-moi, il manque une page à mon discours…