Cet amendement va vous plaire, monsieur le président !
Avec la réforme du lycée, les langues régionales sont plus que jamais menacées. Elles sont, par exemple, affectées d'un coefficient 1 au baccalauréat, et non pas d'un coefficient 3 comme l'avaient initialement souhaité les associations. Autrement dit, les lycéens auront trois heures de cours par semaine pour une note qui ne comptera finalement que pour 1 % de la note globale du bac. Surtout, ces langues sont mises en concurrence avec la deuxième langue, comme si les élèves devaient choisir entre l'espagnol et l'occitan – ce qui est, bien sûr, impossible. Dans la région Occitanie, cette réforme ne va pas seulement toucher 61 lycées et 1 200 lycéens : elle touchera aussi les générations à venir car, comme vous le savez, une langue de moins en moins enseignée finit par disparaître.
En 2017, une convention cadre pour le développement et la structuration de l'enseignement contribuant à la transmission de l'occitan était signée ; elle concernait les académies de Bordeaux, Limoges, Montpellier, Poitiers et Toulouse. L'État y reconnaissait que l'occitan fait partie intégrante du patrimoine de la France et que c'est un bien commun qu'il convient de sauvegarder, de promouvoir et de transmettre. Qu'est devenue cette convention ? Où sont les investissements de l'État pour protéger cette langue ? Quid des soixante-quinze langues régionales de France ? Comment ces langues peuvent-elles survivre quand 400 000 élèves seulement les apprennent chaque année ?
Les langues régionales sont la manifestation de la diversité de la France. À travers elles, ce sont toute la culture et l'identité de nos régions qui s'expriment, car la France, c'est d'abord le français, mais ce sont aussi nos multiples langues régionales.