Je comprends votre préoccupation, monsieur Dupont-Aignan, mais on ne peut pas prévoir a priori, au niveau d'un accord comme celui-ci, la nature des missions auxquelles on sera confronté. Il est normal que les états-majors agissent et décident au coup par coup : cela paraît inévitable.
Je suis en désaccord avec vous sur un point précis : vous considérez qu'il n'y a pas de véritable terrain d'entente entre les Français et les Allemands et qu'ils ne pourront pas prendre de décisions rapidement. Je crois que c'est faux. Ce qui s'est passé au Sahel montre au contraire qu'il y a une complémentarité assez forte entre nos deux armées. Je ne crois pas que cet outil commun nous paralysera : nous avons nos propres instruments et nous pourrons intervenir seuls si nous avons à le faire. On ne peut pas reprocher à cet accord de ne pas prévoir toutes les missions pour lesquelles il sera éventuellement sollicité. Je propose néanmoins que nous interrogions, et même que nous « cuisinions » le chef d'état-major sur ce sujet, car la question de M. Dupont-Aignan est intéressante.