L'Agence nationale de la cohésion des territoires aura la lourde tâche de réduire l'écart béant qui s'est creusé entre les villes et les campagnes dans notre pays. C'est un enjeu plus important qu'on ne croit, au vu des mouvements sociaux qui couvent et qui se nourrissent très souvent d'un sentiment d'injustice subie par les populations rurales. Le groupe Les Républicains partage donc totalement les objectifs que vous avez détaillés. Nous avons toutefois exprimé tout au long des débats législatifs certaines réserves et interrogations sur la capacité effective de l'agence à remplir ses missions. Le rapport budgétaire pour avis de mon collègue M. Jean-Pierre Vigier sur la mission « Cohésion des territoires » a souligné la tension réelle que représentera la reprise par l'ANCT des missions de l'EPARECA à effectif constant, tout en augmentant l'étendue de ses activités. Pensez-vous que ces quarante-sept personnes seront suffisantes ? Toujours concernant les moyens humains, je crois qu'il est correct de dire que le groupe Les Républicains est particulièrement sensible à la maîtrise de la masse salariale publique. Cela passe évidemment par le statut des agents et le choix d'un contrat de travail de droit privé, s'il est possible. Vous nous avez déjà transmis le nombre d'agents qui seront transférés à l'agence ; pouvez-vous nous préciser maintenant votre stratégie en la matière, en fonction des caractéristiques de ces agents ?
Enfin, la crainte que nous avons exprimée le plus vivement est celle que l'ANCT soit une énième usine à gaz incapable de remplir sa mission de proximité auprès des territoires ruraux. La dernière lauréate du prix Nobel d'économie, la Française Mme Esther Duflo, a récemment été récompensée, notamment pour son approche des politiques publiques en termes de retour sur investissement. Ce sera donc ma dernière question : quels indicateurs précis et implacables permettront d'évaluer votre action à la tête de l'ANCT ? Faute de quoi, Monsieur le candidat, le rôle de l'agence et sa pérennité seraient forcément à remettre en cause.