Même avis.
Le mécanisme du CIR est le suivant : une entreprise ayant payé des salaires de chercheurs, reçoit, l'année d'après, un crédit d'impôt couvrant une partie de ces dépenses. Lorsqu'un groupe réduit ses activités de recherche, le crédit d'impôt diminue automatiquement. Nous évoluons dans un contexte de concurrence mondiale. On peut considérer qu'il est très mal de supprimer des emplois dans les centres de recherche et développement, et je n'y suis pas plus favorable que vous, mais veut-on n'avoir plus aucun chercheur en France ou souhaite-t-on préserver notre base de recherche ?
Il faut être conscient que la France n'est pas le seul pays à disposer d'ingénieurs et de chercheurs de bonne tenue. J'ai travaillé dans une entreprise où la question de transférer des activités de recherche dans d'autres pays, comme l'Inde, s'est posée : il faut tenir compte de l'existence de ces options. Voici la question : souhaite-t-on avoir un pays compétitif dans lequel il fait bon chercher et où le maintien des activités de recherche et développement permet d'assurer une souveraineté technologique, ou veut-on laisser partir la recherche à l'étranger, parce que l'on considère que les entreprises ne doivent pas supprimer d'emplois, quelles que soient les conditions de température et de pression ? En dix ans, la France a perdu la moitié de ses parts de marché dans le secteur pharmaceutique : je ne suis pas sûre que ce soit un bon résultat industriel et que le tableau soit particulièrement heureux.