À celles et ceux qui penseraient que je défends l'huile de palme, je dis qu'ils se trompent : c'est tout l'inverse ! L'amendement que j'ai défendu hier visait au contraire à prévoir l'interdiction complète et définitive de toute utilisation de l'huile de palme dès la fin de 2025 – quand l'Union européenne elle-même ne prévoit pas d'en sortir avant 2030 – tout en permettant le maintien de notre compétitivité industrielle en Europe et dans le monde.
Quelques-uns d'entre vous, chers collègues, ont lutté, non sans passion, pour l'exclusion de cette huile de la minoration de la taxe incitative relative à l'incorporation du biocarburant, quand d'autres étaient carrément outrés face à un tel amendement, alors même parfois qu'ils avaient voté contre la suppression de l'avantage fiscal l'an dernier et contre l'amendement de notre collègue Bruno Millienne.
Mais notre responsabilité de député à l'égard de nos territoires industriels nous commande d'allier la raison à la passion. Or tout le débat autour de la question de l'huile de palme fut déraisonnable. Il suffit de lire les commentaires sur les réseaux sociaux ces dernières heures pour s'en convaincre. Comment pouvons-nous raisonnablement, mes chers collègues, mettre en péril l'industrie dans notre pays alors qu'on l'encourage partout ailleurs en Europe ?
Nous devons évidemment être pionniers en matière de transition écologique, vous l'avez rappelé à Marseille pas plus tard qu'hier, madame la ministre ; nous devons évidemment montrer l'exemple et emboîter le pas… mais de là à être plus royaliste que le roi ! Le terme même de transition écologique fait appel à une notion de graduation et de progressivité. Soyons les premiers, dès la fin de 2025, à ne plus du tout utiliser de l'huile de palme dans les biocarburants. Soyons aussi de ceux qui soutiennent notre industrie.
Ici, maintenant, soyons ceux qui envoient un message positif, clair et cohérent aux investisseurs et aux industriels.