Intervention de Joachim Son-Forget

Réunion du jeudi 17 octobre 2019 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoachim Son-Forget :

Dans la mesure où l'Eurodrone est doté d'un récepteur biconstellations Global Positioning System (GPS) et Galileo – ce qui lui procure un avantage notamment sur les théâtres d'opérations où le GPS a beaucoup plus de chances d'être brouillé que Galileo –, quel impact la décision des Britanniques de se retirer, dans le cadre du Brexit, de l'utilisation pour les applications de défense du programme Galileo peut-elle avoir sur le plan de l'interopérativité ? Par ailleurs, que pensez-vous de l'application de la transmission des données en direct, en vol, sur les théâtres d'opérations ? En effet, contrairement au Reaper, dont la boîte noire ne communique qu'avec son équipage, je crois comprendre que l'Eurodrone est équipé de capacités de connexion avec des troupes au sol et dispose également d'autres applications que vous pourriez peut-être détailler. Enfin, je souhaiterais soulever la question de l'utilisation par les forces spéciales de SIG MCX qu'elles recevront en dotation prochainement. Ces armes sont dotées d'un calibre de 300 blackout, soit l'équivalent d'un calibre de kalachnikov pour des Close Quarter Battles (CQB).

Actuellement, plusieurs appels d'offres de renouvellement sont en cours ou approchent : concernant le HK 416, le fusil de précision semi-automatique (FPSA), ou encore la FN mini-mitrailleuse (Minimi). Or nous avons conservé le même dogme pour les calibres, d'autant plus que nous n'avons plus d'autonomie stratégique sur les munitions. Mais les Américains ont développé le 6,8 mm SPC, par Remington Arms, soit un calibre qui ressemble au 300 blackout, mais présente une plus grande létalité et davantage d'énergie cinétique à l'impact – autant d'avantages demandés depuis longtemps par les hommes sur le terrain. Si les Américains imposent comme nouveau dogme ce nouveau calibre, que pourrons-nous faire, sachant que nous n'avons pas d'autonomie stratégique dans ce domaine ? Faudra-t-il remplacer tous les uppers de tous les fusils que nous avons achetés ? Faudra-t-il lancer de nouveaux appels d'offres prématurément ? Je suis très inquiet de cette situation. Il s'agit peut-être de petits programmes, mais ils peuvent engendrer des coûts faramineux si la nouvelle mode consiste à se débarrasser du 5,56 mm OTAN – cette possibilité étant déjà débattue depuis longtemps.

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