Sur ce point, aucune difficulté ne se présente. Nous appliquons des normes de l'OTAN (Standardization Agreements – STANAG) dans la définition de nos programmes de façon à garantir l'interopérabilité de nos matériels avec ceux de l'OTAN. Mais une fois cette interopérabilité garantie, techniquement parlant nous sommes entièrement libres de leur usage. La coopération en matière d'armement consiste par ailleurs à construire ensemble un même matériel, que chacun peut ensuite utiliser à sa convenance. Aucune dépendance ne se manifeste non plus sur ce plan. La coopération répond en outre à des enjeux de politique de défense et de nécessité économique. Elle facilite également l'interopérabilité entre les forces. En effet, si nous avons des équipements communs ils seront plus facilement interopérables que s'ils étaient entièrement différents. La coopération contribue aussi à la consolidation industrielle à l'échelle de l'Europe. Cette coopération ne me semble donc pas susceptible de produire des inconvénients majeurs concernant nos capacités d'autonomie.
Par ailleurs, les Britanniques ont effectivement fait l'objet de différentes décisions d'exclusion du programme Galileo par la Commission européenne depuis 2018. Concernant l'Eurodrone et tous les matériels dotés de récepteurs de type « géolocalisation et navigation par un système de satellites » (GNSS) comme Galileo ou le GPS, la question du post-Brexit se pose. Nous avons toujours dit aux Britanniques que nous étions prêts à continuer à travailler avec eux dans le cadre d'une coopération bilatérale dans le domaine de la défense. Dans un certain nombre de cas, cette coopération peut très bien se traduire par des accords bilatéraux passés entre la France et le Royaume-Uni. Pour d'autres, tels que Galileo qui est un programme géré par la Commission européenne, il faudra traiter ces questions une fois que le Brexit aura débouché sur une situation plus précise que la situation actuelle.