Intervention de Olivier Marleix

Réunion du mercredi 13 novembre 2019 à 10h00
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Marleix :

Je veux à mon tour saluer le travail des rapporteurs, Mme Karamanli ayant toujours fait preuve d'une grande expertise sur le sujet, tout comme M. Mendes.

Le compte n'y est pas : ce texte penche, par bien des aspects, pour ce qui tendrait à accroître la demande d'asile en Europe. Lorsque vous réaffirmez la nécessité d'un mécanisme ambitieux de solidarité entre les pays européens, vous tenez pour un état de fait indépassable que l'Union européenne a renoncé à des frontières efficaces. Vous proposez aussi, et c'est un sacré paradoxe, de renforcer les voies d'immigration légales, afin d'éviter l'utilisation de la procédure de demande d'asile comme biais détourné d'immigration. Toujours dans l'idée d'accompagner le mouvement, sans chercher à l'interrompre, vous proposez d'offrir des visas spécifiques pour les demandeurs d'asile. Enfin, vous êtes opposés à la reconnaissance de pays tiers sûrs, une position dont j'espérais qu'elle était portée par la France en Europe. Visiblement, ce n'est pas le cas.

La lutte contre les trafics d'êtres humains devrait être une priorité absolue puisque l'activité des réseaux de passeurs a des conséquences tragiques et insoutenables, avec ce que l'on peut appeler des « naufrages organisés » en Méditerranée. Vous renvoyez la lutte à une coopération entre les États, alors qu'il faudrait réaffirmer le rôle de l'Europe, notamment de Frontex, qui devrait être infiniment plus volontaire.

Ce texte, très clairement, ne vise pas à créer de rupture. Le problème se pose à l'ensemble de l'Europe, et la diplomatie française, il faut bien le constater, a échoué à faire partager son point de vue ; mais il est aussi, et dans l'immédiat, français, puisque la demande d'asile a explosé en France ces deux dernières années, alors qu'elle recule partout ailleurs en Europe, ce qui constitue une anomalie.

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