À la question de Pieyre-Alexandre Anglade sur la proposition d'Enrico Letta, je répondrai à la fois oui et non. D'un côté, nous aurions besoin que plusieurs pays s'assoient autour d'une table pour s'accorder sur un mécanisme solidaire et responsable, et, de l'autre, cela risquerait de remettre en question tout le système européen sur les politiques d'asile et de flux migratoires. Si nous ne parvenons pas à un accord à vingt-sept demain, la situation risque alors d'être compliquée. Dans le cadre de l'accord de La Valette, quatre pays de l'Union, dont la France, ont décidé conjointement d'accompagner les demandeurs d'asile à la descente des bateaux accostant en Italie ou à Malte, mais aucun consensus ne se dessine au sein de l'Union européenne, ni sur un mécanisme financier de solidarité ou une éventuelle relocalisation des demandeurs ni sur une harmonisation politique. Nous avons pu constater la disparité des politiques nationales avec le cas de la Grèce, qui a estimé que les demandeurs d'asile ou les migrants arrivant d'un hotspot ou d'une zone d'urgence migratoire pouvaient être reconnus comme vulnérables, rendant caduc l'accord avec la Turquie. Chacun fait donc ce qu'il veut chez lui, mais une bonne partie de la politique européenne gagnerait à être harmonisée.