Le Président de la République nous a fait l'honneur d'une visite à Mayotte, lors de laquelle il a fait des annonces sur des sujets attendus par les Mahorais depuis plusieurs décennies. Il a reconnu lui-même qu'après avoir travaillé pendant plusieurs décennies à Mayotte, on partait à la retraite avec en moyenne 280 euros par mois, alors que les cotisations dégagent chaque année plus de 50 millions d'euros que les caisses ne redistribuent pas. Il y a déjà là une possibilité d'améliorer la situation des personnes concernées. Nous ne comprenons pas qu'on ouvre encore des débats à ce sujet, alors qu'en réponse à la crise des gilets jaunes, le Président de la République a déclaré que sur l'ensemble du territoire national, dont j'avais compris que Mayotte faisait partie, aucune pension de retraite ne serait inférieure à 1 000 euros. Qu'est-ce fait obstacle à l'application uniforme de cette mesure sur le territoire national ?
Concernant la piste longue et le port, je veux dire ici ma satisfaction d'avoir enfin été entendu. J'espère que les déclarations du Président de la République ne seront pas vaines et conduiront à la réalisation de ces infrastructures. Pourtant je n'en ai pas trouvé leur traduction dans le document budgétaire. Lors d'un débat où j'avais espéré, avec ma naïveté habituelle, aider le gouvernement à être au rendez-vous des Mahorais, j'avais suggéré le dépôt d'une proposition de loi visant à l'élaboration d'un schéma d'infrastructure, de modernisation et de développement économique de Mayotte ; je maintiens qu'il vaut mieux développer l'économie, donc l'emploi, plutôt que de recourir aux allocations – que vous qualifiez en territoire métropolitain d'assistanat et nous de solidarité nationale. On m'avait objecté qu'une telle proposition de loi faisait doublon avec le contrat de convergence qui allait être signé. Mais aujourd'hui, en lisant le contrat de convergence et votre projet de budget, je ne retrouve pas la traduction de ces déclarations. Comment faire en sorte que les déclarations du Président de la République trouvent dès à présent une traduction budgétaire et que les Mahorais aient le sentiment qu'ils ont eu en face d'eux un Président venu leur parler vrai ?