Madame la ministre, vous avez fait état d'un budget conséquent, dont les crédits ne sont pas entièrement consommés. C'est la deuxième fois que j'entends tenir de tels propos et je ne veux pas croire à un aveu d'impuissance. Au regard de l'ampleur des besoins dans les départements et régions d'outre-mer, c'est très dur à entendre. Je vous suggère de réaliser une expertise encore plus approfondie afin d'identifier les causes du mal, vous assurer qu'elles ne sont pas plus structurelles que conjoncturelles et de mettre en place des expertises assistées pour permettre aux élus de faire avancer leurs projets. Il y a là un grave problème dont on ne mesure pas suffisamment l'ampleur.
On dénombre 17 morts par balles en Martinique depuis le début de l'année, pour la plupart des jeunes. Nous sommes en discussion avec votre cabinet pour obtenir une rencontre à ce sujet. J'espère que nous l'obtiendrons rapidement.
Concernant le logement, on ne peut que se réjouir du rétablissement des allocations logement accession, mais quelles sont vos propositions en matière d'aides à l'amélioration de l'habitat (AAH) ? Il semblerait que vous ayez transféré à l'ANAH la possibilité d'attribuer l'AAH. Si vous voulez dépenser, allez-y franco ! Vous pouvez prévoir 100 % d'AAH. Moins de cent logements en bénéficient chaque année en Martinique et vous pourriez en accorder 2 000, ce qui vous permettrait de consommer beaucoup de crédits. Je vous suggère d'agir vite, car la situation est grave.
Monsieur le président, l'octroi de mer est le seul outil d'autonomie fiscale qui nous reste. Nous l'avons obtenu de haute lutte au XIXe siècle. Il faut y toucher avec la plus grande prudence afin de maintenir au pays la capacité de jouer sur les différentiels autorisés.
Je partage l'inquiétude exprimée par mon collègue Max Mathiasin, au sujet de la réforme de l'assurance chômage. Elle peut être un déclencheur de paupérisation, car les mécanismes de calcul conduiront à l'exclusion d'un très grand nombre de personnes.