Le sujet de l'eau a une grande importance et ne concerne pas uniquement Mayotte, mais je répondrai à votre question pour Mayotte, de manière très claire et peut-être un peu trop directe : défaillance totale du syndicat sur le territoire… Je veux bien venir à la rescousse, mais il y a un moment où on a besoin de gouvernances résolues à prendre leurs responsabilités ; or ce n'est pas le cas. Comment avoir une gouvernance qui tient la route ? Le syndicat intercommunal d'eau et d'assainissement de Mayotte (SIEAM), me semble-t-il, n'est pas au rendez-vous. Pourtant, la première année que je me suis rendue à Mayotte, une mission d'accompagnement de l'Agence française de développement devait faire des propositions pour obtenir ce que les Mahorais comme tous les autres citoyens ont le droit d'avoir, c'est-à-dire de l'eau au robinet. Cela fait maintenant deux ans ! Et pour les infrastructures, c'est pareil : on les a gérées un peu n'importe comment et au final, on se retrouve en grande difficulté. Un crédit de 140 millions d'euros est prévu dans le plan d'urgence, mais pas sous l'autorité de l'État. Il faut absolument qu'à un moment donné, les élus du territoire qui siègent au SIEAM fassent preuve de courage ; je serai alors à leurs côtés.