Le peuple français a ressenti une profonde et commune émotion lors de l'incendie de Notre-Dame de Paris, cette cathédrale représentant ce que le génie de l'humanité est capable de créer lorsqu'il travaille collectivement.
Les compagnons qui ont construit cet édifice il y a des siècles signaient leurs pierres au dos : si la face restait anonyme, leur oeuvre était celle du peuple, un peuple bâtisseur qui doit aujourd'hui s'unir autour du projet de sa reconstruction.
Si près de sept mois après ce drame cette émotion demeure palpable, le chantier avance : le ministre de la Culture a ainsi annoncé le mois dernier que la consolidation était achevée aux deux tiers. Après cette fondamentale phase de sécurisation, qui comme vous venez de le rappeler est toujours en cours, la restauration pourra débuter. Il s'agit d'un chantier hors normes, objet à la fois d'attraction et de rayonnement pour notre pays.
Comme l'écrivait Victor Hugo : « Tout ce qui est mort comme fait est vivant comme enseignement ». Par son ampleur et par sa dimension exceptionnelle, le chantier de Notre-Dame peut ainsi susciter des vocations, évoluer vers un chantier école et revaloriser les métiers manuels : tel est l'objet des chantiers de France que vous avez mentionnés. Ce chantier pourrait également contribuer à l'insertion professionnelle par le travail de la pierre : l'association Acta Vista, du groupe SOS, spécialisée dans l'insertion par la formation professionnelle, mène d'ores et déjà des actions de cette nature sur des chantiers de restauration de monuments historiques prestigieux.
Aujourd'hui, soixante à quatre-vingts compagnons oeuvrent au quotidien à la sauvegarde de Notre-Dame de Paris. Vous paraît-il envisageable que des personnes aujourd'hui éloignées de l'emploi soient associées à la phase de restauration ?