Vous avez rapidement décrit le processus qui a été retenu. Les sommes données par les entreprises sont versées au ministère de la culture par fonds de concours. Le ministère, par le biais d'un programme dont le numéro m'échappe à l'instant, alimentera l'établissement public.
Vous savez aussi qu'un comité présidé par le premier président de la Cour des comptes, qui comprendra les présidents des commissions des finances et de la culture de l'Assemblée nationale et du Sénat, vérifiera la manière dont ces fonds sont employés. Est également créé un comité d'audit auprès du conseil d'administration, présidé par une des personnalités qualifiées du conseil d'administration, qui suivra de près la manière dont cette question est gérée. Je recruterai dans l'établissement public les deux personnes qualifiées pour que ce processus se déroule bien.
Vous avez employé le mot clausewitzien de « friction » : la guerre est par essence le domaine de la friction et du brouillard. Toute entreprise humaine, quelle que soit la belle planification dont elle ait fait l'objet, se heurte au brouillard, car nous ne voyons pas tout et nous ne savons pas tout, et à la friction car certaines choses se passent, qu'on n'a pas su prévoir et qui freinent le développement de nos actions.
Il y a eu des frictions dans la phase actuelle. Vous savez qu'elle a déjà engagé 85 millions d'euros de l'argent collecté par la souscription nationale car la direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France ne disposait pas des moyens suffisants. Les opérations sur Notre-Dame avaient déjà pulvérisé les moyens financiers de la DRAC. Nous sommes donc intervenus, chacun à sa façon et selon ses moyens, et avons fait en sorte de demander à certains donateurs d'avancer leurs donations. Cela s'est passé sans problème.
Vous savez que, dans ma vie précédente, je me suis beaucoup occupé de la programmation militaire, qui met en jeu des sommes bien plus considérables et des enjeux plus compliqués. Je n'ai pas beaucoup d'inquiétude sur les frictions que vous craignez. Mais peut-être suis-je naïf…