Pour répondre correctement à la question posée sur l'exercice de simulation, il faut revenir au point de départ, en 2010, lorsque nous avons commencé les exercices.
Le premier exercice, en 2010, était relativement simple. Nous cherchions à répondre à trois questions : en cas d'urgence, savons-nous qui appeler dans un autre pays ? Si oui, connaissons-nous son niveau de responsabilité et ses possibilités de réaction ? Enfin, quels sont les protocoles utilisés pour échanger les informations ? Cet exercice a révélé que nous étions très peu préparés : les résultats ont été mauvais sur chacun des trois points.
La bonne nouvelle, c'est que, depuis 2010, plusieurs exercices ont montré que nous savions désormais très bien répondre à ces trois questions. Les standard operating procedures ont bien évolué, notamment grâce à l'ANSSI et aux autres agences. Les protocoles ont été testés à de multiples reprises. Ils ont notamment été utilisés à l'occasion des crises de WannaCry et NotPetya, au cours desquelles ils se sont avérés relativement efficaces. Les conséquences de ces attaques auraient été pires si nous n'avions pas utilisé ces procédures. Nous avons encore un long chemin à parcourir, mais nous sommes relativement bien positionnés.
Pour en revenir à la question de Mme Bono-Vandorme, il y a eu un exercice il y a deux ou trois semaines pour tester le protocole développé par Europol. J'ai eu des retours très positifs, mais j'insiste sur le fait qu'il ne s'agit que d'un premier pas.
En Europe, nous n'avons pas de cyber-tsar, de contrôle centralisé. Nous travaillons ensemble, avec une réponse multilatérale. Les États membres ont fait un excellent travail en concevant un système qui nous permet de réagir très rapidement. Il nous reste à le rendre encore plus rapide, à hiérarchiser les informations transmises et à s'assurer de l'émergence d'une véritable communauté. Il est extrêmement important que les gens se connaissent pour que les choses avancent plus rapidement.