… je tiens à rappeler qu'il est un outil du ministère de l'intérieur destiné au suivi statistique et à l'analyse des résultats électoraux sur la très longue période – il se pratique, je crois, depuis la IIIe République. C'est un outil utile dont les chercheurs en sciences politiques auraient du mal à se passer. La confusion tient au fait que le nuançage est public depuis quelques années, notamment depuis que l'information est diffusée, parfois en temps réel, sur internet et sur les réseaux sociaux : certains sites internet reprennent ainsi la nuance « divers gauche » ou « divers droite » d'un maire, élu au scrutin majoritaire dans une commune de moins de 1000 habitants, pour l'attribuer individuellement à chacun des conseillers municipaux, ce qui n'a aucun sens.
Par ailleurs, je le répète, l'annonce du Gouvernement m'inquiète. Lors de la présentation de la mission« Administration générale et territoriale de l'État », le ministre de l'intérieur m'avait répondu que cette question ne relevait pas de la loi, mais de la circulaire, et qu'il était opposé au nuançage dans les communes de moins de 3 500 habitants. Or, cesser de nuancer les résultats du vote dans les communes de moins de 3 500 habitants, c'est faire disparaître, au soir de la présentation des résultats, le vote de plus de 20 millions de Français. Plus inquiétant encore, le ministre de l'intérieur sembler hésiter avec le seuil de 9 000 habitants ; ce serait alors le vote de près de la moitié des Français qui irait subitement aux « sans étiquette » !
Je saisis bien l'intérêt que présente à vos yeux cette démarche, monsieur le ministre : ce n'est sans doute pas dans cette France-là qu'En Marche obtiendra les résultats les plus glorieux…