Je répondrai d'abord aux questions sur la baisse du budget. Rappelons quelques chiffres, les crédits de la mission « Anciens combattants » étaient en 2014 de 2,79 milliards ; de 2,641 milliards d'euros en 2015 ; de 2,511 milliards d'euros en 2016 ; de 2,437 milliards d'euros en 2017. Autrement dit, ce budget diminue depuis toujours et je trouve un peu facile de m'en imputer aujourd'hui la responsabilité. Si nous avions répercuté exactement la diminution de la population des anciens combattants, la réduction aurait été beaucoup plus importante. N'oubliez pas en outre que j'ai réussi à négocier le financement de mesures nouvelles, à hauteur de 12 millions d'euros, au bénéfice de la politique de mémoire, des harkis ou des veuves d'anciens combattants, ces dernières bénéficiant de 6 millions d'euros supplémentaires.
Pour les soldats blessés pendant les OPEX, nous travaillons avec le service de santé des armées, les cellules de soutien de l'armée de terre, de l'armée de l'air et de la marine et l'ONAC. Qu'il s'agisse des blessures physiques ou psychologiques, les militaires font l'objet d'une prise en charge individualisée. En prenant mes fonctions, j'ai d'ailleurs été frappée par la cohérence de ce dispositif et du soin apporté à sa mise en oeuvre.
Monsieur Christophe, vous avez exprimé le regret qu'il n'existe plus de secrétariat d'État dédié spécifiquement aux anciens combattants. Le Président de la République et le Premier ministre ont choisi de créer des secrétariats d'État sans dénomination particulière. Secrétaire d'État auprès de la ministre des armées, je dois pouvoir suppléer Mme Parly à tout moment tout en me consacrant à certaines missions spécifiques : les anciens combattants et la mémoire, au premier chef, mais aussi la jeunesse, la formation, le service de santé des armées, le schéma de développement durable des sites militaires et les liens armée-nation avec le monde économique local. Beaucoup de mon temps est consacré au monde combattant, il sait qui je suis. Je rencontre les associations et assiste régulièrement aux commémorations et aux événements organisés sur les lieux de mémoire.
L'année 2018 sera marquée par diverses commémorations : outre le centenaire de la fin de la guerre 1914-1918, le quarantième anniversaire de la création de la FINUL et le dixième anniversaire de l'embuscade d'Uzbin en Afghanistan. Nous réfléchissons à des cérémonies commémoratives avec les armées et je dois avouer que, pour les conflits récents, l'existence d'un monument consacré aux OPEX serait d'une particulière importance.
J'en viens au service national universel. Pour l'instant, nous en sommes à la première phase qui consiste en des réunions techniques interministérielles. Le Premier ministre a confié des missions d'évaluation aux inspections générales des services concernés. Elles remettront leurs rapports mi-novembre. Une commission sera ensuite créée, qui commencera ses travaux à la fin de l'année. Quand ils seront achevés, nous pourrons aborder les objectifs et les implications budgétaires du service national. À l'heure actuelle, les estimations de son coût vont du simple au quadruple… Nous devons d'abord rester concentrés sur les objectifs et les moyens pour y parvenir ; nous évoquerons les questions budgétaires par la suite.