Intervention de Jean-Luc Reitzer

Réunion du mercredi 25 octobre 2017 à 9h00
Commission élargie : finances - défense nationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Reitzer :

Je souhaite vous interroger sur l'indemnisation des pupilles de la Nation du fait de la guerre de 1939-1945, et plus particulièrement des pupilles de la nation orphelins de parents incorporés de force, cette plaie qui n'a jamais été véritablement guérie pour les Alsaciens et pour les Mosellans.

Vous l'avez rappelé, certaines catégories d'orphelins de guerre ont été indemnisées par des décrets de juillet 2000 et de juillet 2004. En juillet 2000, le Gouvernement a reconnu le droit à indemnisation des orphelins dont les parents ont été victimes de persécutions antisémites et racistes durant la guerre de 1939-1945.

Ce dispositif a été complété par le décret du 27 juillet 2004 afin d'indemniser les orphelins de parents victimes de la barbarie nazie, morts en déportation, fusillés ou massacrés pour actes de résistance ou pour faits politiques.

Les deux précédents présidents de la République avaient évoqué un élargissement de l'indemnisation à tous les pupilles de la Nation du fait de la guerre de 1939-1945. Mais cette extension n'est toujours pas intervenue.

Cette rupture d'égalité est douloureusement vécue par des milliers de pupilles de la Nation, notamment par les orphelins des malgré-nous, dont le Général De Gaulle disait en 1947 : « Ils ont été incorporés de force dans les régiments allemands sans pouvoir dire non, sous peine de voir leurs familles anéanties, soit déportées dans les camps de concentration en Allemagne, soit gazées à Schirmeck. ». Ces jeunes hommes étaient directement envoyés sur le front russe, ou la mort les attendaient, soit en défendant leur propre vie soit en étant abattus ou fusillés pour refus d'obéissance.

Votre Gouvernement compte-t-il ouvrir à cette catégorie de pupilles de la Nation une indemnisation juste qu'ils méritent du fait du traumatisme qu'ils ont vécu ? Vous parlez de deux milliards d'euros, mais cela fait dix ans que j'interviens à ce sujet et dix ans que l'on me donne la même somme, alors que la nature veut qu'il y en ait moins chaque année.

Commençons par réactualiser le coût de cette mesure ; ce serait un premier pas, très apprécié des personnes concernées.

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