Monsieur le secrétaire d'État, le numérique, vous êtes tombé dedans quand vous étiez petit. À treize ans à peine, vous avez remporté un concours de Science et Vie Junior qui vous permettait de vous offrir votre premier ordinateur. Votre livre de chevet était alors Le Manifeste du hacker. Je vous rassure, mes chers collègues, le secrétaire d'État est aujourd'hui En Marche, et non pas membre du parti des pirates. (Sourires.) Plus sérieusement, ce manifeste est considéré comme une référence de l'éthique dans ce milieu.
La politique du Gouvernement en matière de numérique est fondée sur trois piliers : libérer, protéger, anticiper.
Libérer, c'est ouvrir le monde du numérique à tous, ce qui passe par la mise en place d'une plateforme de l'État, par le déploiement du très haut débit – sur lequel ont travaillé nos collègues Éric Bothorel et Laure de La Raudière – mais aussi par le lancement de la revue sectorielle des start-ups ou encore par la structuration de la French Tech, afin de renforcer l'attractivité de notre pays.
Protéger, c'est accompagner en travaillant sur la numérisation et l'innovation des entreprises, mais aussi sur l'inclusion numérique de toutes les populations éloignées d'internet, que ce soit par la géographie ou par leur profil social. Une attention particulière doit être prêtée à la représentation des femmes, trop peu présentes dans l'industrie. Moi qui viens de la finance, je confirme que la finance et la technologie, les deux industries les moins féminisées, gagneraient à l'être davantage. M. Mahjoubi pourra également s'emparer du sujet de la fiscalité et de la réglementation du secteur numérique.
Anticiper, c'est construire une Europe du numérique, et créer un fonds doté de 10 milliards d'euros pour financer l'innovation et l'industrie du futur, ou encore confier à un député une mission sur l'intelligence artificielle afin de définir une stratégie nationale.
Monsieur le secrétaire d'État, la fracture numérique concerne aussi les Français de l'étranger, et donc ma circonscription. Par leur éclatement sur des territoires immenses, ils concentrent tous les défis de modernisation auxquels est confrontée l'administration française : un Français qui vit à l'étranger doit souvent se rendre physiquement plusieurs fois au consulat, ne serait-ce que pour renouveler son passeport ou son permis de conduire – sans parler de l'absence de vote électronique, qui explique des taux de participation aux élections extrêmement faibles.
Ma femme est irlandaise…