Intervention de Éric Bothorel

Réunion du mercredi 25 octobre 2017 à 16h55
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Bothorel :

Je ne sais pas s'il reste des marxistes dans la salle, mais il aurait été intéressant d'avoir un débat entre marxistes et néomarxistes autour de la société du gigabit. (Sourires).

Pour être trendy, j'aurais pu aborder les thèmes de la cybersécurité, de l'intelligence artificielle ou encore de la blockchain, mais j'ai choisi d'évoquer plutôt l'identité numérique. Alors que les expérimentations autour de la blockchain se multiplient pour accompagner les entreprises dans leur transformation numérique, il apparaît que ces solutions innovantes risquent d'être bridées, faute d'un système d'identification numérique conçu à la hauteur des enjeux. Après de premiers résultats prometteurs dans les secteurs de la finance et de l'assurance, la blockchain est désormais porteuse d'innovations dans des secteurs aussi variés que la grande distribution – notamment en matière de traçabilité des produits et de lutte contre la contrefaçon –, les services publics ou les solutions de ville intelligente (smart city).

Dans ce dernier cas, il existe une problématique relative à la sécurisation des procédures d'identification des habitants lorsqu'ils ont recours aux différents services offerts par une ville : offre culturelle, cantines scolaires, crèches, utilisation des transports ou des services administratifs dématérialisés. Pour développer ces services, les villes doivent créer leur propre système d'authentification, qui n'est pas toujours sécurisé ni compatible avec celui des villes voisines. Une carte d'identité numérique, sécurisée et infalsifiable, gérée par l'État, à l'instar de l'ID card estonienne, permettrait de créer un support unique et sûr, utilisable pour tous les services disponibles en France. Couplée à une solution de blockchain, une telle carte d'identité garantirait une solution sécurisée de bout en bout tout en permettant l'anonymisation des données personnelles des utilisateurs, et ainsi une conformité immédiate avec le Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l'Union européenne.

Face à de telles perspectives, ma question est la suivante : quelles sont les ambitions du Gouvernement pour doter la France, à l'instar de ce qui se fait en Estonie, d'un système d'identification numérique fiable et sécurisé qui, au-delà de l'amélioration des rapports entre les usagers et l'administration, libérerait la créativité des fournisseurs de solutions innovantes, afin de développer de nouveaux services et usages centrée sur les citoyens ?

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