Le vice-président Mickaël Nogal m'a interrogé au sujet de PHAROS et, plus globalement, m'a demandé comment nous pourrions améliorer la protection des échanges et protéger les utilisateurs du danger représenté par certains contenus. Les plateformes de signalement des contenus les plus graves fonctionnent plutôt bien : quand vous signalez un contenu dangereux à PHAROS, votre requête est traitée en quelques minutes – quelques heures au maximum – et donne lieu à une réaction immédiate des opérateurs, des hébergeurs et des grandes plateformes.
En revanche, si vous signalez à PHAROS un contenu haineux, cela va donner lieu à un processus beaucoup plus complexe, impliquant une interprétation humaine : c'est tout le sujet de la négociation actuellement engagée avec les plateformes. Après un premier tour de discussions internationales qui n'a pas vraiment abouti, nous avons relancé à l'ONU un cycle de discussions sur la sécurité sur internet, lors d'un déplacement auquel j'ai pris part aux côtés du Président de la République et de M. Jean-Yves Le Drian. Il y a été question de terrorisme, mais on a aussi de la sécurité en ligne et du rôle des acteurs privés dans la sécurisation de ces dispositifs. On a notamment évoqué le rôle bien particulier de ceux qui agissent sur les systèmes d'hébergement et de réseaux, mais aussi les systèmes à très fort impact systémique – je veux parler des plateformes où se connecte une population massive, ce qui implique des obligations plus étendues pour ceux qui en ont la responsabilité.
Vous avez également évoqué les fakes news qui, et c'est bien le problème, ressemblent fort à des news. On pourra bien installer des petites lumières rouges ou un plugin sur son navigateur pour avertir l'utilisateur qu'il a affaire à une donnée complexe, il n'y aura jamais trop de logiciels pour nous aider à identifier ces fausses nouvelles… Facebook s'était engagé à installer des dispositifs permettant de signaler plus rapidement un contenu identifié comme une fake news. Mais la seule manière de lutter contre les fake news, c'est l'esprit critique forgé à l'école. L'éducation nationale enseigne aujourd'hui l'analyse critique des médias qui inclut de plus en plus l'analyse critique des contenus en ligne. Il faut aller encore plus loin : ne pas se contenter de quelques heures mais y revenir régulièrement dans le parcours du collégien, du lycéen.
Le 25/07/2018 à 09:21, Laïc1 a dit :
"Vous avez également évoqué les fakes news qui, et c'est bien le problème, ressemblent fort à des news. On pourra bien installer des petites lumières rouges ou un plugin sur son navigateur pour avertir l'utilisateur qu'il a affaire à une donnée complexe, il n'y aura jamais trop de logiciels pour nous aider à identifier ces fausses nouvelles… "
Y a-t-il des logiciels contre les fake news dans l'affaire Benalla ? Quand c'est le président de la République qui doit monter au créneau pour infirmer certaines infos invérifiables, on se dit qu'aucun logiciel n'est capable de trier les vraies des fausses informations.
Reprenons ce qu'a dit M. Macron hier (extrait du Figaro) :
"Dans la foulée, M. Macron a démenti plusieurs rumeurs circulant sur le compte de son ancien collaborateur depuis une semaine:
«Alexandre Benalla n'a jamais détenu les codes nucléaires, Alexandre Benalla n'a jamais occupé un appartement de 300 m2, Alexandre Benalla n'a jamais eu un salaire de 10.000 euros, Alexandre Benalla n'est pas mon amant».
Ceux qui ont propagé ces fausses nouvelles ne seront-ils pas inquiétés par la loi contre les fake news ?
Si non, à quoi bon une loi seulement contre certains sujets, et pas d'autres ?
Si non, à quoi sert-elle ?
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