Je formulerai quelques observations. Concernant tout d'abord la Turquie, nous avons pris connaissance des conclusions du Conseil européen, qui contiennent une phrase lapidaire à cet égard. Il ne saurait être question de méconnaître l'importance géopolitique de la Turquie, son rôle dans la maîtrise des flux migratoires, même si cela représente un coût de 3 milliards d'euros dans le budget communautaire pour la période 2016-2019, son rôle de renseignement en matière de lutte contre le terrorisme et l'islamisme radical. Néanmoins, je voudrais rappeler, conformément aux positions constantes de mon groupe et du parti les Républicains et ce du reste bien antérieurement aux propos tenus par Mme Merkel durant la campagne électorale en Allemagne, que le moment approche d'en finir avec l'ambiguïté et l'hypocrisie vis-à-vis de la Turquie. Cette opinion ne provient pas uniquement d'eurosceptiques excités, puisqu'elle a même été exprimée par Alain Lamassoure. À cet égard, si la question de la réduction des crédits de pré-adhésion est intéressante, le moment est venu de donner du contenu à une relation de véritable partenariat que nous pourrions définir et inscrire à l'ordre du jour des négociations avec la Turquie. Au-delà, la mise en place d'un tel partenariat pourrait par la suite nous inspirer dans notre relation avec les pays des Balkans du Sud. Tout d'abord, il convient cependant avant toute chose de sortir de l'ambiguïté et de l'hypocrisie.