Intervention de Michèle Victory

Réunion du mercredi 6 novembre 2019 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Victory :

Nous partageons tous l'intérêt d'une politique de la recherche ambitieuse, à la hauteur des enjeux de transformation colossaux de notre société et de l'accompagnement de ces transformations, qu'elles soient environnementales, philosophiques, sociales ou économiques.

Nous vous rejoignons pour souligner les besoins de financement importants, de l'ordre de 2 à 4 milliards, voire 5 ou 6 milliards par an, qui seraient répartis entre l'ANR et les laboratoires, afin de mieux équilibrer, pour ces derniers, les crédits de base et les crédits compétitifs.

Cependant, ce contexte de compétitivité, basé sur la performance et l'excellence, ne se joue-t-il pas au détriment de notions qui nous paraissent fondatrices, comme les valeurs de collaboration, de collectif, d'indépendance et de liberté dans la recherche ?

Comment un emploi stable, avec une répartition effective entre les tâches de soutien et les tâches de recherche, peut-il s'établir, sans une augmentation substantielle des postes de fonctionnaires ? Le recours de plus en plus fréquent aux contrats courts nous paraît contre-productif dans cette architecture, qui a besoin d'une structure de base solide et pérenne.

Le montant des rémunérations des chercheurs, qui se situe à 63 % de celui des chercheurs de l'OCDE, n'est pas acceptable. Dans ces circonstances, le système de primes, que nous connaissons dans d'autres domaines, ne nous semble pas non plus susceptible d'offrir la stabilité nécessaire au monde de la recherche. Ce mode de management des ressources humaines a des conséquences. Cela est peut-être à mettre en relation avec l'évaluation des risques psychosociaux qui émergent depuis plusieurs années dans le secteur de la recherche.

Pour terminer, la pénurie de postes dans les différents organismes, alors que le nombre de chercheurs est plutôt en augmentation, souligne un paradoxe qu'il nous faudra résoudre.

Je voudrais un peu plus de détails sur les propositions.

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