J'aimerais savoir si vous partagez un constat selon lequel aujourd'hui seule la recherche publique et la recherche industrielle, réalisée essentiellement par les grandes entreprises, bénéficient des politiques publiques de recherche et d'innovation. Nous pouvons comprendre la volonté d'optimisation au regard de la compétition scientifique internationale. Certains pensent qu'elle se traduit aujourd'hui par une concentration des moyens humains et des investissements au plan territorial. Pensez-vous qu'il est temps d'élargir d'une manière graduelle le système français de recherche et d'innovation avec et par la société ?
Vous avez déjà donné quelques éléments de réponses, puisque le premier groupe de travail plaide pour une implication des citoyens à travers des projets de recherche participative. Le troisième groupe propose de développer la recherche expérimentale pour associer les citoyens et les territoires. Au fond, cela correspond au tiers secteur de la recherche, qui regroupe des acteurs en attente de reconnaissance. Je pense notamment aux acteurs du secteur non marchand, tels que les associations, les syndicats, les collectivités, ainsi que les acteurs du secteur marchand à but non lucratif. Nous pouvons penser notamment à l'économie sociale et solidaire (ESS), aux mouvements professionnels et peut-être à des auto-entrepreneurs et des groupements agricoles. Aujourd'hui, dans vos propositions, seriez-vous prêt à dédier des moyens au tiers secteur recherche ?