Les domaines des mathématiques, de l'informatique, de l'astronomie, de la mécanique, de l'ingénierie restent très masculins ; la biologie est effectivement épargnée. Ada Yonath, qui a reçu le Prix Nobel de chimie, fait partie de cette tradition de femmes scientifiques extraordinairement dynamiques et engagées. Elle correspond aussi à ces profils qui se trouvent isolés sur une voie parallèle, dans un bureau minuscule, que personne n'écoute et qui finissent un jour par décrocher le Prix Nobel. Ce genre de profil existe en sciences, ce qui montre bien que le besoin de trouver un bon équilibre entre financements sur projets et financements dans des domaines où il n'y a pas d'enjeux identifiés.
Les pays consacrant plus de 3 % de leur PIB à la recherche, ont fait des choix d'équilibre budgétaire global. Si nous entrons dans ces comparaisons internationales, nous pouvons aussi comparer les différents modèles. En Allemagne, l'on constate une culture de discipline : l'État et les Länder s'accordent pour abonder les mêmes domaines ; parallèlement, si l'État fédéral décide d'abonder un secteur, le privé s'efforce d'abonder aussi ce même secteur pour parvenir à des synergies. Une blague circule dans le milieu scientifique, illustrant la différence de mentalités de part et d'autre du Rhin : en Allemagne, on se dit : « L'État finance, voyons comment nous allons aider à porter les mêmes financements », tandis qu'en France, on se dit : « L'État finance, voyons comment nous allons réussir à optimiser ces fonds pour dépenser moins de notre côté ». Cette plaisanterie a un fond de vérité.