Intervention de François Ruffin

Réunion du mercredi 20 novembre 2019 à 9h35
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

Ce matin, à la radio, Jean-Pierre Hugot, professeur de pédiatrie à l'université de Paris, témoignait : « Les épidémies de bronchiolite sont annoncées tous les ans ; elles arrivent avec le Beaujolais nouveau. On sait qu'elles vont être là. Eh bien, cette année, on avait vingt lits de réanimation pédiatrique qui étaient fermés au début de l'épidémie [...] Il y a une semaine, on a donc été obligés de transférer ces bébés à Reims, à Rouen, à Caen, à Amiens. » Et il ajoute : « C'est arrivé il y a une semaine, alors que le pic de l'épidémie est attendu dans une quinzaine de jours, et cela va être encore pire. »

Voilà où en est la France : après le jeu des chaises musicales, celui des couveuses médicales ! Et j'ai pu constater que la situation était identique au service des urgences de l'hôpital de Saint-Nazaire : des lits étaient installés dans le couloir, à l'accueil, et on avait construit, en plus, un bloc Algeco.

Mais ne nous y trompons pas : la crise des urgences est un symptôme de la crise, plus vaste, de l'hôpital. Nous ne réglerons donc pas la première sans nous pencher sur la seconde. De fait, la question des lits n'est que la partie visible du problème ; l'essentiel est invisible. C'est le chef de service qui, le matin, se demande, non pas comment va son patient, mais lequel il va devoir faire sortir. C'est le fait qu'un tiers des infirmières et infirmiers quittent le métier avant cinq ans, après avoir suivi une formation de trois ans. C'est un gâchis considérable !

Le groupe de La France insoumise doute que ce soit par l'improvisation permanente, illustrée par le PLFSS 2020, ou par des amendements de dernière minute du Gouvernement que l'on parviendra à remédier à cette situation.

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