Je suis très engagée sur la parité que j'ai beaucoup défendue dans les entreprises. En tant que rapporteure du projet de loi relatif à la croissance et la transformation des entreprises, j'ai ainsi fait adopter plusieurs amendements en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes, avec notamment un renforcement des sanctions dans les conseils d'administration qui n'appliquent pas les quotas. Je fais partie de ceux qui pensent qu'on n'avance pas si on n'impose pas un objectif quasi inatteignable. Mais ce serait une erreur de l'imposer dès 2026 dans les petites communes.
Il faut saluer la bonne dynamique défendue par le groupe La République en Marche et par le rapporteur qui consiste à abaisse le seuil à 500 habitants. Peut-être pourrait-on envisager une trajectoire pour l'avenir qui permettrait de prévenir et de former. Mais il ne faut pas qu'on se prive de l'occasion d'avoir de belles listes dans des communes. À cet égard, je voudrais vous parler de Buzignargues, une petite commune de ma circonscription que j'affectionne tout particulièrement. Je tiens à saluer sa maire, Agnès Rouvière-Esposito, qui n'a pas un conseil municipal paritaire puisqu'il est composé de moins de femmes que d'hommes mais dont les postes à responsabilité sont occupés par des femmes. En effet, la première adjointe est une femme, le deuxième adjoint est un homme, et la troisième adjointe est une femme. Si on adopte cet amendement, cette liste ne sera plus possible. Ce serait une erreur. On rencontre déjà beaucoup de difficultés à trouver des femmes qui s'engagent en politique, notamment en tête de liste. Or elles ne pourront pas aller jusqu'au bout car elles risquent de ne pas trouver suffisamment d'autres femmes pour pouvoir établir des listes dans les petites communes.
Sensibilisons, accompagnons, donnons une trajectoire. Mais il est trop tôt pour aller au-delà. Je ne voudrais pas priver Mme Rouvière-Esposito de son beau mandat et de son beau conseil municipal.