Quand vous avez un conseil municipal composé de neuf personnes, dont trois ont décidé de démissionner, le départ d'une quatrième personne déclenche des élections complémentaires, ce qui a pour conséquence que le maire et des adjoints sont démissionnaires d'office, et qu'il faut tout recommencer – et si les choses ne vont pas mieux, il y a à nouveau des démissions, et ainsi de suite…
C'est parce qu'il y a toujours eu un verrou imaginé par le législateur que, globalement, on parvient à conserver une certaine stabilité. Quand il y a des démissions, elles sont tantôt le fait de personnes qui partent pour des raisons personnelles, tantôt le fait de personnes qui ont l'intention de solliciter les suffrages de leurs concitoyens ; or, si cette dernière pratique est tout à fait démocratique, le maire a tout de même été élu – je souligne au passage que, si les députés sont soumis au pouvoir de dissolution du Président de la République, les sénateurs ne le sont pas.
Comme vous le voyez, le maire s'inscrit dans cette notion de permanence que nous devons nous attacher à préserver – exception faite des cas très précis où le préfet peut le suspendre pour certains motifs, ou d'une révocation en conseil des ministres, qui ne peut avoir lieu que dans des cas également très précis et très encadrés, au moyen d'un décret pouvant, de par sa nature même, être contesté devant un magistrat.
La mise en oeuvre de la proposition contenue dans l'amendement CL970 nous placerait face à quelque chose de tout à fait inédit, qui constituerait selon moi une importante source d'instabilité, c'est pourquoi je demande le retrait de cet amendement.