Au nom du groupe Libertés et Territoires et comme élu de la 9e circonscription des Français établis hors de France, au Maghreb et en Afrique de l'Ouest, je vous remercie, madame la ministre, pour votre présentation, ainsi que pour vos propos, qui concernent tout particulièrement notre engagement dans ma circonscription.
Comme vous avez pu le constater en effectuant tout récemment une tournée au Sahel, la situation y est actuellement très préoccupante. Par ailleurs, j'ai eu le plaisir d'être à vos côtés dans la délégation qui accompagnait ce week-end le Premier ministre au Sénégal. Nous y avons entendu les chefs d'État mauritanien et sénégalais redire toute leur volonté de s'engager à combattre le terrorisme.
S'agissant de la situation au Sahel sur un plan tout d'abord sécuritaire, je rappellerai qu'en début de mois, 49 militaires maliens ont trouvé la mort lors d'une attaque contre une base militaire malienne et française. Un militaire français, le brigadier Ronan Pointeau, a été tué lors d'une opération dans la région de Ménaka, victime d'un engin explosif. Je profite de l'occasion qui m'est donnée pour rendre hommage aux soldats français et aux soldats africains qui ont payé de leur vie le maintien de la paix et de la stabilité dans la région.
Par ailleurs, la liste des victimes burkinabées s'est allongée ces dernières semaines dans une indifférence quasiment générale. Quinze civils ont été tués à Pobé-Mengao, dans la province du Soum, les 26 et 27 octobre. Les attaques, de plus en plus fréquentes et meurtrières, des groupes armés ont fait plus de 600 morts et il en résulte aussi près de 500 déplacés internes.
Sur le plan symbolique, la présence militaire française est de plus en plus contestée par une frange de la population qui la considère comme une force d'occupation, ce qui ouvre la voie à toutes sortes de fantasmes et de diffamations. Je pense en particulier aux propos tenus ce week-end par le chanteur malien Salif Keïta. Face à l'outrance de certains, qui n'hésitent pas à utiliser la France comme un instrument politique dans les débats politiques internes, comment pouvons-nous faire, madame la ministre, pour mieux lutter contre cette forme de francophobie qui se développe en Afrique de l'Ouest ?