L'élargissement progressif de l'OTAN – je pense en particulier à la Macédoine du Nord – correspond à la politique de la « porte ouverte » prévue par l'article 10 du traité de l'Atlantique Nord, qui permet à tout État européen susceptible de contribuer à la sécurité de la région de présenter sa candidature.
L'Alliance traverse un contexte de crise : son incapacité à se coordonner et à assurer une régulation entre ses États membres s'accompagne d'un désengagement américain et d'une offensive unilatérale engagée par la Turquie. Un autre élément de fragilisation de l'OTAN est lié à son fonctionnement : les décisions sont prises par consensus à l'issue d'un processus de consultation, conformément à l'article 4 du traité, et un nouvel élargissement pourrait encore compliquer l'adoption de positions communes.
Je voudrais vous interroger sur le manque de coordination au sein de l'Alliance, qui a été évoqué récemment par le président Macron. Ses propos doivent faire l'objet d'une discussion entre ministres des affaires étrangères au cours d'une réunion préparatoire en vue du sommet de Londres. De quelle manière la France envisage-t-elle l'avenir de l'OTAN, en particulier sa finalité stratégique ? Notre pays défend-il une proposition de réforme, notamment en ce qui concerne l'article 4 du traité, qui prévoit la règle de l'unanimité ?