Vous avez déclaré, madame la ministre, que l'on doit réaffirmer l'unité de l'OTAN tout en étant exigeant à l'égard de ses membres, en particulier la Turquie. Le Président de la République a déclaré que cette alliance est en état de mort cérébrale. Il a notamment expliqué cette situation par le désengagement des États-Unis vis-à-vis de leurs alliés, qui ne date pas de la présidence de Donald Trump – Barack Obama, avant lui, avait appelé les Européens à investir davantage dans leurs capacités de défense. Il y a aussi l'attitude de la Turquie, qui a lancé une grande offensive dans le nord de la Syrie, ce qui a marqué une rupture historique pour l'OTAN. Celle-ci s'en trouve un peu désorientée. Vous affirmez que l'on doit renforcer l'OTAN et son unité : pouvez-vous nous dire ce que cela signifie exactement, sachant que des membres de cette alliance s'opposent quasiment dans un conflit armé ?
Lorsqu'il est question du continuum sécurité-développement, des « 3D », de la force conjointe du G5 Sahel, de l'Alliance Sahel mais aussi de tout ce qui a lieu dans le cadre du droit commun du développement, si je puis dire, on entend tout et son contraire. Certains disent que c'est formidable, que cela marche, que l'on forme les armées locales : cela prend certes du temps mais la situation va de mieux en mieux. En revanche, les pessimistes affirment qu'on a beau mettre des moyens, il n'y en aura jamais assez, et que l'on n'arrive pas à éradiquer le terrorisme dans cette région. Pouvons-nous avoir des éléments aussi objectifs que possible pour analyser la situation, pour voir comment elle évolue depuis que la force conjointe du G5 Sahel a été créée et pour comprendre comment elle va s'améliorer à partir du moment où on met les moyens nécessaires ?