Intervention de Christian Boulocher

Réunion du mercredi 6 novembre 2019 à 13h30
Mission d'information sur l'incendie d'un site industriel à rouen

Christian Boulocher, directeur général de l'entreprise Normandie Logistique :

Nous avons un dispositif de surveillance anti-intrusion. De manière simple, c'est une mise sous alarme. La journée du 25, sur la partie NL logistique de Rouen, il y avait une quinzaine de personnes sur nos 50 collaborateurs et sur les différents sites, dont cinq personnes permanentes sur la partie quai de France. Ces personnels ne travaillent que de jour, nous n'avons aucune activité de nuit. Ce jour-là, ils ont pris le service aux alentours de 7h-7h30, pour finir à 16h30-17h. C'était une journée comme les autres, sans suractivité. Aucune entreprise extérieure n'est venue travailler avec un permis de feu. Il n'y a pas eu de nouveaux produits. C'était une journée ordinaire.

En tant qu'entrepositaires, nous recevons des marchandises dans différents types de conditionnement – sur palettes ou en big bags. Nous les déchargeons des moyens de transport, nous les mettons au sol ou dans des racks de stockage. Nous ne touchons jamais à la marchandise, et nous ressortons la marchandise dans l'état dans lequel nous l'avons rentrée. S'il y a une palette de 30 cartons, nous allons ressortir la palette de 30 cartons, sans faire de mélange de produits. Nous sommes vraiment entrepositaires. Le nom d'origine de la société était d'ailleurs SCMT, c'est-à-dire société commerciale de magasinage et de transports. C'est bien l'activité. Nous ne touchions à rien.

Nous n'avons pas eu d'intrusion ou de tentative d'intrusion au cours des dernières années. Par ailleurs, nous avons des protections incendie RIA. Nous n'avons jamais de personnel de nuit, il n'y a pas de gardien.

Concernant le transfert des marchandises entre Lubrizol et notre entreprise, le chargement des marchandises se fait chez Lubrizol. Nous envoyons des semi-remorques. Il y avait des navettes qui chargeaient des produits chez Lubrizol et qui les amenaient dans nos entrepôts en fonction de leurs besoins pour gérer l'espace. Le recours à nos entrepôts se faisait en fonction du besoin variable de Lubrizol dans le cadre de sa production et de ses ventes. Cela pouvait être assez cyclique. Nous avions parfois des seuils bas, parfois des seuils hauts. Le camion prenait la route pour venir jusqu'à l'entreprise. Il n'y avait pas de lien interne. Cela a pu arriver, parce qu'après l'incendie, nous posions plus de questions pour essayer de comprendre les dysfonctionnements internes. Cela arrive parfois qu'une palette parte avec un chariot élévateur chez nous pour rentrer par le poste de garde de Lubrizol pour la déposer parce que le soir, à 16 heures ou 16 heures 15, un camion part à l'export.

Les projets de cession ont été repoussés pour des raisons qui nous dépassent concernant l'organisation des priorités stratégiques de Lubrizol au niveau mondial.

Cela redescend jusqu'à Lubrizol France. Dans l'esprit de tout le monde, la transaction était quasiment faite. Comme le disait Sylvain Schmitt, nous étions d'accord sur la chose et sur le prix. C'était l'organisation juridique sur laquelle nous avions fait une proposition pour faciliter les choses pour Lubrizol en termes d'acquisition, à savoir de la location sur trois ans, avec une promesse unilatérale de vente. Pendant ce temps-là, cela nous posait un certain nombre de difficultés. Le temps que Lubrizol mettait à se décider, nous aurions un site en moins. Nous devions nous repositionner. Les capacités foncières à Rouen sont compliquées. Nous ne pouvons pas être acquéreur sans avoir vendu. Début 2019, nous avons dit à Lubrizol de se décider quant à l'achat de ces stocks, parce que nous n'allions pas continuer à attendre. Le contact devait être repris au mois d'octobre. À un moment, il avait été proposé par Lubrizol de créer une porte sur le mur mitoyen pour y aller facilement et s'affranchir économiquement et techniquement des fameuses « navettes-camions ». Nous nous y sommes opposés. Il y a eu un échange d'emails à ce sujet-là.

Pour la détection d'incendies, nous avons évidemment un système d'alarme de détection de fumée et détection incendie. Nous avons un report des messages qui ont été transmis. Par rapport au point de départ de l'incendie – ce qui est un sujet très important –, nous avons la conviction que cela ne peut pas être parti de chez nous, du fait de notre activité. Nous n'avons pas de produits inflammables, nous n'avons pas d'activité nocturne, nous avons les mêmes produits stockés depuis toujours dans le même type de bâtiment. Tout était en ordre. Il n'y a pas de raison qu'il y ait un point de démarrage aussi important, avec des points d'éclair qui sont élevés par rapport à la zone qualifiée de suspecte. C'est une conviction.

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