Sur les droits de retrait, oui, nous avons eu trois collèges pour lesquels les professeurs ont invoqué le droit de retrait. Nous avons demandé aux inspecteurs de leur réexpliquer ce qu'était le droit de retrait. En l'occurrence, ils n'étaient pas vraiment dans le cadre précis du droit de retrait. Je rappelle que le droit de retrait est un droit individuel et qu'ici, ils l'exerçaient de façon collective, et par ailleurs le danger imminent et grave n'était pas avéré. Nous avons essayé de leur expliquer qu'ils étaient plutôt dans un autre cadre, mais pas dans celui-là. J'ai refait un CHSCT une semaine après, j'ai été beaucoup interrogée sur la question, on m'a demandé si j'allais sanctionner. Il est évident que nous sommes dans une situation de crise. Nous ne sommes pas bornés ! Tout cela va revenir à la normale et nous n'allons pas sanctionner des professeurs qui étaient dans une situation d'inquiétude. Mais je crois qu'il est important qu'on redise ce qu'est le droit de retrait. C'est un droit qui est important à mes yeux, mais qu'il faut utiliser pour ce pour quoi il est fait. C'est un droit qui permet à un certain nombre de salariés de se retirer d'une situation de danger imminent et qui peut jouer un rôle très important si on l'utilise bien. Effectivement, j'ai trouvé important de rappeler cela. Je l'ai donc redit aux membres du CHSCT qui l'ont très bien compris.
Pour les salariés, j'ignorais que certains de leurs enfants avaient pu être pointés du doigt. Cela ne nous a pas été remonté, mais nous allons y faire attention et allons faire passer le message. Effectivement, cela peut être assez douloureux pour des enfants. Nous luttons beaucoup contre le harcèlement moral. Cela fait partie typiquement des choses que nous essayons d'éviter.
S'agissant du PPMS, ce que j'ai choisi de faire en Seine-Maritime, le 19 novembre prochain, il s'agira d'un exercice inspiré complètement de la crise Lubrizol. Mes chefs d'établissement m'ont demandé de ne pas pousser l'exercice jusqu'au bout. Nous le ferons dans l'Eure jusqu'au bout du PPMS avec mise en confinement, etc. En Seine-Maritime, compte tenu de ce que les chefs d'établissement ont déjà vécu à travers cette véritable crise, ils ont souhaité faire une petite pause. Mais je ne veux pas lâcher l'affaire. J'ai dit : « OK, nous n'allons pas aller jusqu'au bout du PPMS, mais nous allons quand même tester cette chaîne d'alerte parce que nous avons vu qu'elle était défaillante et que nous voulons être sûrs qu'au jour d'aujourd'hui elle ne le serait pas ». J'ai prévu un scénario catastrophe, encore pire que Lubrizol. Lorsque nous faisons des PPMS, le principe est que c'est notre équipe mobile de sécurité qui travaille avec la préfecture à un scénario que nous ne connaissons pas puisque nous devons aussi être mis en situation de réagir. J'ai demandé à cette équipe de travailler sur un scénario qui s'étendrait sur un périmètre large, indéfini, mouvant. Je vais me trouver dans une situation de chaîne d'alerte, dans la même situation que Lubrizol et ils vont sûrement me concocter des choses épouvantables. Pour le PPMS en général, nous travaillons par exemple sur un accident routier qui se produit à proximité d'une école avec des produits dangereux, c'est typiquement le type d'exercice que nous faisons. Dans l'organisation académique, Mme la directrice de cabinet est chargée de la question de la sécurité.