J'ai deux minutes pour vous dire qu'avec les quarante-deux autres signataires de cet amendement, je suis pour la prévention contre l'alcoolisme chez les jeunes, les femmes enceintes et les publics fragiles. Qu'il n'y ait aucun doute là-dessus !
Deux minutes pour vous dire que par cet article, vous allez taxer le vin de Noël, le vin d'hiver à l'orange et aux épices, le rosé pamplemousse, le vin de noix et le vin de pêche, la sangria, le kir bourguignon, la cerise-piment d'Espelette, le blanc-châtaigne, le blanc-génépi des Alpes, le vin chaud, le ratafia, et j'en passe.
Deux minutes pour vous dire qu'il est prouvé par des études indépendantes que ces boissons sont consommées à 80 % par les plus de trente-cinq ans et à 61 % par les plus de cinquante ans, les jeunes préférant largement les alcools forts – whisky ou vodka par exemple – ou encore la bière.
Deux minutes pour vous dire que le texte proposé aura pour effet d'augmenter de 35 % le prix d'une bouteille de 75 centilitres soit, pour la filière, un surcoût global de 538 millions d'euros. Qui peut le supporter ?
Deux minutes pour vous dire qu'un quart des vins dérivés sont des vins français produits par les viticulteurs du Tarn – où je suis élue – et d'ailleurs, à raison d'un volume annuel de 163 millions de litres ; au-delà du secteur viticole, trente entreprises françaises et 3 000 emplois sont également concernés.
C'est pour toutes ces raisons que nous sommes quarante-trois députés à avoir signé l'amendement de suppression de cet article rédigé sans concertation avec les filières, lesquelles sont pourtant prêtes à travailler sans réserve en faveur de la prévention, conformément à la promesse du Président de la République et du Premier ministre.
En outre, cet article ouvre selon nous la voie à la taxation possible de l'ensemble des vins produits dans les territoires, alors qu'ils incarnent la richesse de notre patrimoine.