Madame la secrétaire d'État, je veux faire le pari de votre bonne foi et de votre engagement. Face à l'ampleur et à l'urgence de la catastrophe en cours, les mesures que nous proposons sont des mesurettes ridicules. Défendre des « machins » pareils, alors qu'il y a tant à faire… Et on nous répond d'attendre la transposition d'une directive européenne, en 2020 !
Le contraste est flagrant entre le projet de société dont vous parlez et les mini-pas que vous acceptez, qui mesurent tout au plus quelques millimètres. Je veux bien qu'il s'agisse d'avancées, mais elles ne sont pas à la hauteur des enjeux qu'a indiqués ma collègue Delphine Batho. Certes, on peut dire qu'il s'agit d'enjeux généraux, idéologiques, mais à un moment, les mesures concrètes s'ancrent sur une ambition de transformation. Or, je vous le dis en toute sincérité, on n'est pas du tout à la hauteur, mais alors pas du tout.
Si je fais le pari de votre bonne foi, c'est que je vous crois écartelée entre la rupture nécessaire avec le productivisme-consumérisme, et le risque – avéré, selon moi –, de n'avoir qu'un habillage de ce productivisme-consumérisme, qui continuera d'exister.