La société Sodern, dont je suis directeur général adjoint, est une petite ETI (entreprise de taille intermédiaire) située dans le Val-de-Marne. Je souhaiterais apporter un éclairage complémentaire à ceux qui viennent d'être présentés et évoquer les équipementiers français. Sodern est l'un d'entre eux, aujourd'hui leader sur le marché mondial : nous équipons ainsi un tiers des satellites actuellement en orbite, quel que soit le pays à l'origine du lancement. Mon commentaire, en lien avec le conseil ministériel de l'ESA, concerne la difficulté pour les équipementiers français de bénéficier du retour géographique une fois que les maîtres d'oeuvre français, qui sont comme chacun sait les meilleurs en Europe, ont été servis. Il s'agit d'un point de vigilance particulier, d'autant que le budget de 2,5 milliards d'euros mentionné précédemment nécessite de procéder à des choix, des arbitrages par rapport aux niveaux identifiés par le CNES et les industriels en début d'année.
Je souhaite enfin revenir sur le lien avec les enjeux de défense, pour souligner qu'un certain nombre de programmes de l'Agence spatiale européenne (ESA) auxquels il a été fait référence ont des synergies avec des enjeux de défense pour la France : je pense par exemple à des caméras, des capteurs et autres équipements qui, développés dans le cadre de programmes comme Mars Sample Return ou relatifs à la désorbitation d'objets, peuvent également présenter un intérêt pour le ministère des armées. Il s'agit d'un sujet sur lequel les équipementiers sont attentifs et vigilants.
Mon témoignage, qui offre la vision d'une ETI, se veut complémentaire des précédents, tout comme les PME et ETI françaises sont peut-être le chaînon manquant entre les start-up et les grands groupes.