Si vous considérez le périmètre de la protection sociale, plus étendu, il est en excédent depuis 2017, et cet excédent atteint 11 milliards d'euros cette année. Vous pourriez donc assurer l'équilibre global par des transferts, sans sacrifier une partie des Français. Vous proclamez qu'un euro cotisé doit entraîner les mêmes droits pour tous, mais vous êtes en train de démontrer le contraire. Comment voulez-vous qu'il n'y ait pas, dans le pays, un doute, voire un soupçon quant à vos intentions, qui sont rarement parfaitement claires et parfaitement bonnes ?
Quoi que vous en disiez, il y a bien une rupture d'égalité. Supposons deux couples dont les pensions de retraites cumulées se montent à 4 000 euros : si l'une est de 3 000 euros et l'autre de 1 000, la première sera sous-indexée, alors que si les deux se montent chacune à 2 000 euros, aucune ne le sera. C'est une rupture d'égalité, que vous le vouliez ou non.
J'en viens à vos leçons de justice et à votre prétention de soutenir le pouvoir d'achat. La réduction des cotisations sociales, à hauteur de 22 milliards d'euros sur les trois dernières années, équivaut à un gain de 5 euros par mois pour les 10 % des Français les plus pauvres, soit dix fois moins que leur poids dans la population active.