Intervention de Général Thierry Burkhard

Réunion du mercredi 2 octobre 2019 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Thierry Burkhard, chef d'état-major de l'armée de Terre :

Merci beaucoup pour toutes vos questions.

Monsieur Gassilloud, s'agissant de la fidélisation des sous-officiers, comme vous le savez, le rôle de l'encadrement est essentiel. Comme je l'ai dit dans mon propos liminaire, le rajeunissement a eu un impact fort sur nos sous-officiers, en particulier sur nos cadres de contact. Dans nos sections, nous avons des sous-officiers adjoints. L'adjoint étant capable de remplacer le chef de section, cette fonction représente une étape très importante pour les sous-officiers en termes de qualification. Ils doivent détenir un brevet, le brevet supérieur de technicien de l'armée de Terre (BSTAT). Or, aujourd'hui, 50 % de ceux qui occupent la fonction de sous-officier adjoint ne le possèdent pas. Quand j'étais chef de section, une telle situation était inconcevable. C'est la preuve d'une moindre expérience dont il faut être conscient, ce qui ne signifie pas, pour autant, que cela ne marche pas.

Pour rattraper cela, il faut d'abord du temps. Cela signifie qu'il est important de fidéliser nos sous-officiers. Il existe un système de prime de lien au service qui a été instauré pour inciter nos hommes à prolonger leur contrat et à occuper des postes à responsabilité. Mais c'est aussi une question, comme je l'ai dit, de qualité du commandement. Le chef sera toujours responsable de tout. C'est un principe fort. Bien évidemment, l'incitation pécuniaire et les primes de lien au service sont importantes. Mais je pense que nous devons également donner toujours plus de perspectives à nos hommes et des emplois toujours plus intéressants. Cela suppose aussi d'augmenter la part de l'entraînement opérationnel. C'est un tout et c'est un véritable défi, hérité de la remontée en puissance de 2015. Les sous-officiers les plus anciens commencent à partir, il nous faut donc impérativement faire monter en qualification les plus jeunes sous-officiers pour occuper leur place.

Cela soulève aussi d'autres questions. Il y a toujours une forme d'inertie dans les ressources humaines. Mais vous comprenez bien qu'il faut aussi être capable d'imaginer, pour ces sous-officiers que l'on fait progresser plus vite, une deuxième partie de carrière, un peu différente de celle de leurs prédécesseurs. Quoi qu'il advienne, Scorpion nous forcera certainement à redistribuer les cartes en termes de répartition des responsabilités. Il y aura probablement de nouveaux postes et de nouveaux emplois à pourvoir. Ces sous-officiers, mis très tôt en situation de responsabilité, constitueront, à mon avis, la ressource humaine dont nous avons besoin pour Scorpion.

M. Jean-Jacques Ferrara, une livraison de 10 000 HK416 est prévue l'année prochaine. Chaque année, la même quantité d'armes sera livrée dans les régiments. Vous m'avez demandé si la livraison était assez rapide : je vous répondrai que ce serait encore mieux si tous nos fusils étaient livrés l'année prochaine ! Mais il faut être raisonnable et un véritable effort a d'ores et déjà été accompli. Le général Bosser avait très bien expliqué que le maintien d'armes anciennes coûtait plus cher que l'achat d'armes neuves. A ce stade, les capacités de production de l'industriel et ses livraisons nous satisfont.

Il est certain que nos soldats, dans leurs régiments, sont très contents de voir arriver le HK416, comme ils le sont chaque fois que du matériel neuf est livré. Hier, j'ai pu voir au 1er Régiment d'Infanterie de Marine trois pelotons qui revenaient du CEITO, le Centre d'entraînement de l'infanterie au tir opérationnel, sur le plateau du Larzac. Deux pelotons étaient équipés du HK416, un du FAMAS, et les premiers ont obtenu de bien meilleurs résultats, en particulier lors des tirs de nuit. L'apport est bien réel.

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