…mais enfin le dispositif a été taillé au plus juste, et on voit bien les limites d'une telle démarche. D'ailleurs, nous avons déjà pris des mesures pour y remédier, par exemple aux Antilles : le dispositif a été réduit mais, quand arrive la période des cyclones, il est renforcé, au moins qualitativement, par l'envoi d'unités spécialisées du génie. Ainsi, vous avez vu qu'après le passage du cyclone Dorian aux Bahamas, c'est une unité du 17e régiment du génie parachutiste (RGP) qui est intervenue à la place de l'unité de protection terrestre (PROTERRE) qui s'y trouve normalement, pour fournir ses moyens et son savoir-faire, en coopération avec les Pays-Bas, d'ailleurs.
Si, en Amérique du Sud, nos forces sont parfaitement dimensionnées et disposent des moyens nécessaires, avec le 3e régiment étranger d'infanterie (REI) et le 9e régiment d'infanterie de marine (RIMA) - qui coopèrent avec le Brésil et le Suriname pour protéger nos frontières - ce n'est pas le cas dans le Pacifique. Le matériel dont disposent nos forces n'y est pas suffisant et pas à la hauteur de notre coopération avec les Australiens. Or j'estime, et vous pouvez le constater aussi bien que moi, que le niveau de menace augmente sur l'ensemble de la planète. Il convient donc, dans ce domaine, d'être particulièrement vigilant. C'est pour cela qu'il est prévu de moderniser les matériels mis à la disposition de nos forces de souveraineté. La mise en place des Griffon, pour ne citer que cet exemple, doit permettre de libérer des véhicules de l'avant blindés (VAB) Ultima qui seront envoyés en Nouvelle-Calédonie ou à La Réunion. Les forces de souveraineté sont peut-être loin des yeux, mais certainement pas loin du coeur. Elles ne sont pas oubliées.
S'agissant de ce que nous faisons pour la jeunesse des départements et territoires d'outre-mer, il y a d'abord le service militaire adapté (SMA), qui est, là aussi, un dispositif exceptionnel, probablement même inédit, et dont l'apport est considérable. En outre, l'armée de Terre recrute un nombre assez important de jeunes hommes et de jeunes femmes de qualité qui sont originaires d'outre-mer.
Monsieur Claude de Ganay, le nombre moyen de jours d'emploi des réservistes est de 37 par an, sachant que le minimum pour être noté est de 10. Autrement dit, pour celui qui sert moins de 10 jours, l'année est considérée comme blanche et n'est donc pas retenue pour sa progression. Nous visons effectivement 40 jours sachant que, si la moyenne est de 37 jours, certains réservistes servent moins de 10 jours, quand d'autres en font 100 : il existe de grandes disparités. Il faut bien comprendre que chaque réserviste est différent, que tous n'ont pas le même temps à consacrer à la réserve. Certains peuvent servir 30 jours mais seulement pendant l'été ; d'autres viennent tous les week-ends. Voilà pourquoi il me paraît inévitable qu'il y ait des disparités, et cela d'autant plus que notre système est relativement peu contraignant envers les employeurs. Je discutais hier encore avec des réservistes à Angoulême : certains cachent leur activité à leur employeur, de peur que cela leur porte préjudice. Il y a donc encore des choses à faire dans ce domaine, mais c'est plutôt vous qui pouvez agir.