Alors qu'il est désormais avéré que le CICE – crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi – est une gabegie sans précédent, qui aura coûté 67 milliards pour ne sauvegarder qu'entre 10 000 et 200 000 emplois, vous poursuivez cette logique en la pérennisant. Or aucune étude n'a pu montrer son effet positif sur l'emploi et nous voyons bien qu'il favorise au contraire, par effet de seuils, le maintien à des petits niveaux de salaire.
Vous prétendez faire un effort sans précédent pour l'assurance maladie en la gratifiant d'un objectif national des dépenses d'assurance maladie élevé, mais vous organisez, dans le même temps, une cure d'austérité de 4,2 milliards d'euros sur l'assurance maladie. Or vous ne pouvez ignorer que les dépenses de santé augmentent du fait de la situation démographique. Alors même que patients, soignants et gestionnaires des organismes de santé sont déjà soumis à une énorme pression, alors qu'ils nous alertent depuis plusieurs années sur l'état critique des services, votre PLFSS organise une catastrophe industrielle, qui, à terme, aboutira à une Sécurité sociale suffisamment indigente pour que ceux qui en ont les moyens s'en détournent et que ceux qui n'ont pas le choix la subissent.
Nous nous opposons au virage ambulatoire que vous assumez en visant le renvoi d'un maximum de patients chez eux le jour même de leur entrée à l'hôpital.
La cinquième puissance économique du monde peut faire bien mieux. C'est pourquoi, nous le réaffirmons, la France insoumise se battra pour rétablir la Sécurité sociale dans ses pleines prérogatives. Nos objectifs seront ceux que nous avons énoncés en défendant nos amendements – tous rejetés, évidemment, lors de l'examen de ce texte – , notamment le remboursement par la Sécu à 100 % et la création d'un pôle public du médicament. Vous nous présentez ce PLFSS comme le résultat d'une analyse pragmatique et rigoureuse, mais nous vous disons que d'autres perspectives, réalisables et heureuses, sont possibles. C'est pourquoi nous voterons contre ce projet de loi.