Je veux exprimer une reconnaissance appuyée à l'égard de notre collègue Dominique Potier, qui a, dans le domaine de la RSE, le souci de la constance.
Si la main invisible du marché et le laisser-faire suffisaient pour prendre soin des hommes et des femmes qui composent notre société et pour prendre soin de l'environnement, on l'aurait mesuré depuis longtemps ! Au sein du groupe de la Gauche démocrate et républicaine (GDR), nous considérons que la logique d'actionnaire et la recherche du profit – le libéralisme, en somme – broient l'individu et nient l'impérieuse nécessité de prendre soin du climat et de l'environnement. D'où notre attachement au concept d'une loi qui prend soin et d'un État qui protège et qui régule.
De ce point de vue, la proposition de loi ne promet pas la révolution ; elle propose simplement, en adoptant une politique des petits pas, en suivant les enseignements de la théorie du carreau cassé, de franchir les premières étapes. Prenons-en conscience, c'est en inversant la donne et la logique des critères de vie, y compris dans le secteur économique, qu'on pourra prendre en compte la RSE.
Nous sommes dans un contexte politique où les libéraux voient l'environnement comme le dernier outil de nature à les sauver. Ce faisant, ils tombent d'ailleurs dans une forme d'écologie punitive et stigmatisante, divisant les composantes de notre société. Au contraire, la proposition de loi envisage de réconcilier, d'une certaine manière, la lutte des classes et la fonte des glaces.
Il s'agit, quand on parle d'agriculture, d'appréhender les transitions nécessaires avec les agriculteurs. De même, si on parle de pêche responsable, durable et artisanale, prenons conscience de ce que cela ne se fera pas sans les pêcheurs eux-mêmes. La responsabilité sociale et environnementale est, de mon point de vue, une manière de réconcilier la dimension environnementale et la dimension sociale, la fonte des glaces et la lutte des classes.
C'est la raison pour laquelle nous souscrivons à la proposition de loi.